CHAPITRE 5: POURQUOI TU L'AS FAIT?

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 5 : POURQUOI TU L’AS FAIT ?

**ARIANE MOUGOUELI**

Elvia : (Me regardant mal) Mais tu es une bandite. C’est donc pour ça que depuis là tu me fuyais à chaque fois.

Je ris. On se fait la bise et je la fais rentrer dans la maison.

Elvia : Oh non, je ne peux pas venir car je suis en train d’aller quelque part. Oh non ce n’est plus la peine de venir à la maison car je suis chez maman. Oh non, les enfants ont les cours et je pars les déposer. Des excuses et des excuses depuis des mois. Or madame est enceinte.

Moi : (Amusée) Je te donne quoi à boire ?

 Elvia : Le sperme de celui qui t’a enceintée.

On éclate de rire toutes les deux avant que j’aille à la cuisine pour lui chercher sa boisson. Nous avons parlé au téléphone la veille et je savais qu’elle viendrait aujourd’hui pour la journée à la maison. Les enfants sont chez les parents de Jérôme et lui-même à une retraite à l’église. Quand j’y pense même ça m’amuse. Jérôme n’aime pas aller dans des choses comme ça. Non pas qu’il ne croit pas à l’existence de Dieu ou qu’il soit contre ceux qui y vont mais ce n’est juste pas son truc. Bref. 

Je prends les boissons et des chips puis je retourne au salon.

Elvia : (Après le service) Pardon raconte.

Moi : (Amusée) Raconter quoi ?

Elvia : Mougoueli ne me perds pas le temps et parle. Tu es enceinte depuis quand ? Ça a commencé comment ? Et comment il s’appelle ?

Moi : (Souriante) 3 mois. À Koula-Moutou.

Elvia : Ah. Donc c’était même pendant le mariage hein ? J’avais d’abord bien dit que tu me cachais des choses et tu as disparu pour la soirée.

Je souris.

Elvia : Donc madame était en train de prendre du bon temps dans les bras d’un homme.

Je ris.

Elvia : Non toi la fille là tu es dangereuse. Et c’est lequel de tes dragueurs qui a réussi à te convaincre jusqu’à te faire un enfant ?

Moi : Aucun.

Elle fronce les sourcils et je ris.

Moi : (Riant) Attends Elvia, à mon âge là et avec les responsabilités que j’ai, tu crois que je peux aller coucher avec le premier venu et lui faire un enfant ?

Elvia : Ah. C’est la partie que j’attendais. Je voulais d’abord bien te demander que tu es sûre de toi.

Moi : (Souriante)

Elvia : Bon. Maintenant que cette hypothèse est annulée, ça veut dire que tu es alors enceinte d’Ogoulinguendé ?

Je souris et elle se tape dans les mains avant de croiser une main sur sa poitrine et envoyer le reste sur sa joue dépassée, je ris.

Elvia : Celui qui a dit qu’il ne faut pas venir mettre ta bouche dans les histoires de 2 personnes qui se sont vues nues, n’avait pas menti. Tchooooh ! 1, 2, 3 tu es une pute, bordelle, prostituée. Oh catin, oh putain, putasse et tout le gros français qu’Ogoulinguendé nous a sortis ici. (Mettant le doigt entre ses jambes) Donc le gars est là et dort là.

Je ris.

Elvia : Il s’est agité ici dans tout le pays que non c’est fini. Que si jamais on vous revoit ensemble, c’est que c’est un chien et un enculé.

On éclate de rire toutes les deux au point de couler les larmes aux souvenirs de ses paroles il y a quelques années quand nous étions dans ce problème.

Elvia : (Essuyant ses larmes) Oh non, l’homme hein, il faut vraiment vivre pour voir des choses sous ce soleil. Oh ! (Soufflant) Ah. Donc le gars est revenu jusqu’à te faire un autre enfant ?

Moi : (Essuyant mes larmes) Oui.

Elvia : Donc vous avez repris ?

Moi : (Souriante)Oui.

Elvia : Ah. (Bougeant la tête) J’avais d’abord bien dit ici que la maison, la voiture et les téléphones là cachaient quelque chose, tu as nié.

Moi : (Riant) Parce qu’il n’y avait rien entre nous.

Elvia : Pourtant tu es là enceinte de 3 mois hein.

Moi : Oui mais c’est après ça. Je te dis que c’est depuis KM que les choses ont repris, avant il n’y avait rien.

Elvia : Hum. D’abord explique moi un peu cette histoire. Il était venu à KM quand ?

Moi : Tu te rappelles le jour où tu étais venue chercher ta nuisette sexy non ?

Elvia : Oui.

Moi : Dès que tu étais partie. Quelqu’un était venu cogner à ma porte. J’avais ouvert en pensant que c’était toi qui revenait pour m’emmerder mais seulement j’étais tombée sur Jérôme qui avait fait le déplacement depuis Libreville pour venir me menacer en face.

Elle rit.

Moi : C’est comme ça qu’il était rentré dans la chambre et avait fermé derrière lui. Après m’avoir menacée en me disant qu’il devait me tuer et tout si jamais je lui manquais de respect encore, nous avons couché ensemble.

Elvia : (Souriant en coin) Et le matin tu oses me mentir.

Nous rions et je lui raconte la suite jusqu’à aujourd’hui en omettant certains détails que j’estime personnels.

Elvia : (Contente) En tout cas je suis heureuse pour toi. Je sais combien de fois tu as espéré que vous vous remettiez ensemble. Faites les choses bien cette fois-ci.

Moi : Merci. Ne t’inquiète pas, j’ai appris de mes erreurs et je ne compte plus jamais faire quoique ce soit qui viendra détruire ma famille.

Elvia : C’est bien bébé. Cette fois on reste centré.

Moi : Oui.

Elvia : Ok. Sinon ma cô, je suis aussi venue te donner la nouvelle en premier lieu. (Souriante) Devine.

Moi : (Souriante) Dis moi.

Elvia : Mais devine un peu aka.

Moi : (Riant) Ah Elvia parle pardon, tu sais que je ne vais pas trouver.

Elvia : Ta sœur se marie les vacances prochaines.

Moi : (Les grands yeux) Non !

Elvia : (Riant) Si gué.

Moi : (Souriante) Moubele s’est décidé ?

Elvia : Oui oh la sœur, c’est bon. On quitte le vient on reste petite, on a trop souffert.

On se tape dans les mains en riant puis elle me raconte en détail. Je la félicite et lui dis que je serai là autant que cette grossesse me le permettra. Elle est censée se marier en juillet soit à peu près 2 mois après mon accouchement. Elle aurait voulu que je sois sa dame de compagnie mais ce ne sera pas évident avec un nouveau né. On a passé une belle journée ensemble puis elle est rentrée chez elle. Je suis restée de bonne humeur et j’ai voulu parler avec mon homme mais je me suis rappelée qu’il m’a écrit la veille pour me dire qu’ils éteignaient tous leurs téléphones. Je zappe et je décide finalement d’appeler Christabelle, ça fait un moment qu’on n’a pas parlé. Je lance l’appel sur son numéro et ça sonne longtemps avant qu’elle ne décroche, toute ma bonne humeur part quand je la vois en larmes.

« Moi : Eh ma puce, qu’est-ce qu’il ya ? »

« Christabelle : (Pleurant) Je crois que je suis maudite Ariane. »

 « Moi : Eh, pourquoi tu dis des choses comme ça ? »

« Christabelle : Parce que c’est la vérité. Personne ne m’aime et tous les hommes que je rencontre sont de bons à rien. »

 « Moi : Tu as eu un souci avec Hollande ? »

« Christabelle : Ce sorcier était marié. »

 « Moi : (Surprise) Non »

« Christabelle : Si. Je dis étais, il est marié et père de 4 enfants. Je l’ai appris hier et ce salopard m’a dit en face que oui et qu’il voulait juste prendre du bon temps avec moi. »

« Moi : (Silence) »

« Christabelle : (Pleurant) Il ne s’en est même pas caché. Aucun remords, rien. Il ose me dire que je pensais qu’il emmènerait une vieille femme de 40 ans où ?

« Moi : (Révoltée) Mais quel imbécile. »

« Christabelle : Figure-toi que j’ai découvert que j’étais enceinte et je le lui ai dit. Tu sais ce que ce salopard a osé me dire ? »

Je la regarde.

« Christabelle : Que je ferais mieux de me faire rapidement avorter sinon je donnerai naissance à un autre batard sans père. » 

« Moi : (Choquée) J’espère que tu ne l’as pas écouté ? »

Elle me regarde et pleure davantage, je comprends donc qu’elle s’est faite avorter.

« Christabelle : (Pleurant)Je ne pouvais pas me permettre d’avoir un autre enfant sans père. J’en ai déjà 2 dont je peine à m’occuper correctement et que j’ai dû abandonner à ma mère. Avoir cet enfant toute seule, c’était comme me suicider. »

« Moi : Je comprends et je ne te juge pas ma belle. Tu as fait ce que tu as estimé bien pour toi. Je trouve ça juste dommage. »

 « Christabelle : J’ai envie de partir d’ici pour un moment afin de changer d’air car cet environnement me mine le moral et me donne envie de me suicider. »

« Moi : Eh, ne dis pas de choses comme ça chérie. »

 « Christabelle : Je te dis ce que je ressens. J’étouffe ici Ariane. »

« Moi : Si ce n’était pas à cause de la distance et les coûts du billet, je t’aurais invitée ici. »

 « Christabelle : (Silence) » 

« Moi : Tu sais quoi ?»

Elle me regarde.

« Moi : J’attends le retour de Jérôme et je vais lui demander s’il peut te prendre un billet. »

« Christabelle : (Fronçant les sourcils) Jérôme ? Le père des enfants ? » 

« Moi : Oui. »

« Christabelle : Comment ça ? Ne me dites pas que vous êtes à nouveau ensemble. » 

« Moi : (Esquissant un faible sourire) Si. Et c’était ce que je voulais te dire quand j’ai appelé. »

« Christabelle : (Silence) »

 « Moi : Ça va faire 3 mois maintenant et je suis enceinte. »

 « Christabelle : (Silence) »

 « Moi : Mais nous en reparlerons prochainement. Pour l’instant, il est à un programme et il sortira ce dimanche. Je vais lui parler et j’espère qu’il me fera cette faveur. »

 « Christabelle : J’aurais une entrée d’ici là et je pourrai me prendre un billet pour venir. S’il peut m’aider pour le retour ce sera bien. »

« Moi : D’accord. On va faire comme ça. Je vais te faire un retour par rapport à ça. »

 « Christabelle : D’accord. Merci Ariane, tu es vraiment ma sœur d’une autre mère. »

 « Moi : (Esquissant un sourire) Toi aussi tu l’es et ne t’inquiète pas pour ce salopard. Dieu le jugera, il ne perd rien pour attendre. »

Nous parlons encore quelques minutes et je réussis à lui arracher quelques sourires avant de raccrocher. La pauvre, je peux facilement me mettre à sa place car j’ai vécu presque la même chose avec l’autre sorcier de Jean sorti de je ne sais trop quelles ténèbres pour m’envoûter et me sortir de ma relation où j’étais tranquille. Je sais ce qu’elle peut ressentir. Je mets mon téléphone en charge puis je vais me doucher (…)

Nous sommes dimanche soir et depuis là j’attends Jérôme. Il m’a dit que le programme devait finir aujourd’hui mais il est déjà 22h et je n’ai toujours aucune nouvelle de lui, son téléphone ainsi que pour tous les autres sont toujours fermés. Je commence sérieusement à m’inquiéter. Je vais encore attendre jusqu’à minuit après je vais appeler Lucrèce pour lui demander si elle a des nouvelles des gars. Je me lève et fais un dernier tour dans les chambres des enfants m’assurer qu’ils dorment vraiment parce que les enfants d’Ogoulinguendé mentent parfois de dormir pour rester à jouer des jeux sur leurs tablettes, demain nous retournons tous à l’école. Je regarde et ils sont endormis. Je ressors donc et reviens au salon, au même moment j’entends le bruit d’un klaxon de voiture. Je sors rapidement à la terrasse et je vois Jérôme qui fait son entrée en disant au revoir à quelqu’un de la main, je suppose que c’est Bhernie. Il se tourne et vient vers moi.

Moi : Je commençais à m’inquiéter.

Jérôme : Je sais.

Il s’approche et à mon niveau me sert fortement dans ses bras en mettant son visage au niveau de mon cou.

Moi : Tout va bien ?

Jérôme : (Toujours dans la même position) Oui. Tu m’as juste manqué.

Moi : (Lui caressant la tête, silence)

Il s’est mis à aspirer fortement mon odeur en soupirant.

Moi : (Douce) Rentrons dans la maison.

Jérôme : D’accord. 

Il s’est légèrement détaché et m’a attrapée par la taille, j’ai récupéré son sac et nous sommes rentrés. Je l’ai conduit à la chambre.

Moi : Tu vas prendre une douche ?

Jérôme : (Retirant ses vêtements) Oui.

Moi : Je te réchauffe à manger ?

Jérôme : Non, ça va. Je veux que tu prennes la douche avec moi stp.

Moi : Ok.

Je me suis déjà lavée mais bon. Je ne sais pas ce qui se passe mais j’ai l’impression qu’il est différent. J’attends qu’il me dise ce qui s’est passé là-bas. Je me déshabille et nous rentrons tous les deux à la douche. J’allume le robinet, il vient m’enlacer par l’arrière. Il me caresse le ventre et je finis par me retourner pour le regarder. Il se penche et m’ embrasse sur la bouche, d’abord doucement puis de plus en plus vite. Ses mains se mettent à parcourir mon corps et il s'arrête sur mes fesses qu’il presse. Je gémis contre ses lèvres puis il envoie une main pour me titiller le sexe avant de me soulever du sol par les fesses et me pénétrer de façon lente. Je m'agrippe sur son cou. Ses va-et-vient sont légers mais vont tellement en profondeur que je ne tarde pas à jouir, il le fait juste après moi. Il me garde dans la position quelques minutes puis me repose au sol. Nous nous lavons et retournons dans la chambre après nous être séchés. Nous n'enfilons rien et allons nous allonger sur le lit.

Jérôme : Marwane a guéri plusieurs personnes et à l’heure où je te parle il est inconscient.

Moi : Comment ça ?

Il m’explique ce qui s’est passé ce soir et les guérisons et délivrances que les gens ont eu. Il me raconte qu’ils ont tous décidé d’accepter le Seigneur et que le pasteur a prié pour eux. C’est pendant cette prière que Marwane est tombé et que c’est la raison pour laquelle ils sont sortis tard. Il remonte et m’explique un peu tout leur séjour. Je l’écoute et j’essaye de cerner dans ses propos ce qui le rend ainsi, mais je ne trouve pas. Pourtant il y a quelque chose. Ce soir il n’est pas comme d’habitude, il est calme, un peu trop et je sens qu’il y a un truc qui ne va pas. Il raconte puis après se remet à m’embrasser jusqu’à ce que nous refassions l’amour et sombrons dans les bras de Morphée. À mon réveil, Jérôme n’est pas sur le lit. Je me tourne et je vois une ombre assise sur le fauteuil. En mettant la lumière, je vois que c’est lui qui est assis dessus et me fixe étrangement. Je regarde le réveil et il est 4h30.

Moi : Qu’est-ce qui se passe ?

Jérôme : (Me fixant, silence)

Je me redresse et m’assois correctement sur le lit.

Moi : Qu’est-ce qu’il y a J ?

Jérôme : Est-ce que tu m’aimes Ariane ?

Moi : (Intriguée) Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu me demandes ça ?

Jérôme : Réponds à ma question.

Moi : Bien-sûr que oui. Je t’aime.

Jérôme : Et c’est depuis quand ?

Moi : Pourquoi toutes

Jérôme : Je t’ai demandé de répondre à mes questions.

Moi : (Silence)

Il arque un sourcil.

Moi : Je t’aime depuis des années. Depuis l’époque où tu étais encore au lycée et que j’étais ta prof.

Jérôme : Vraiment ?

Moi : Oui.

Jérôme : Dans ce cas pourquoi m’as-tu trompé avec ce type ?

J’écarquille les yeux, surprise par cette question…

  
L'AMOUR SUFFIT IL ?...