Chapitre VII - Nos raisons

Write by Flam.V

Ce soir-là, Izou aussi a été visité par la lumière ; et il reçut une lampe. Contrairement aux autres, son père et ses ascendants ont toujours gardé les objets chaque fois que la lumière se présentait. Mais ce soir là, la lumière s'est scindée en cinq. 

  Quand il fut retrouvé par le détenteur du masque, il lui expliqua que son masque lui permettait de savoir où trouver ceux à qui ils pensaient. Et bizarrement, il avait son image en tête depuis un bout de temps ainsi que d'autres alors qu'il ne le connaissait même pas. Grâce au détenteur de l'éventail, il put retrouver Okono et envoyer un message à Rella.


Vu qu'ils sont désormais réunis, il parla :

- Je m'appelle Izou, je suis un prêtre du culte de la protectrice.

Il se tourna vers la droite. Le jeune qui les avait rejoint se présenta : Sanna et la fille à sa droite Ama. Ils étaient minces, portaient des tenues en pagne similaires, avaient la même coupe courte sur la tête et se ressemblaient. Ensuite se présenta Rella, sa tante et Okono. 

L'homme reprit la parole :

- Maintenant que nous nous connaissons un peu, permettez-moi de vous expliquer notre situation. Ensuite, vous pouvez me poser vos questions. L' assemblée hocha la tête. 


 De sa main droite, il tourna le bouton métallique de la lampe. La flamme à l'intérieur s'agrandit jusqu'à occuper totalement le verre qui le contenait puis d'un seul coup la place autour d' eux s'assombrit. 

- Il y a longtemps des Dieux se sont installés sur ces terres. L'un d'entre eux prit la forme d'un baobab.

 Au fur et à mesure qu'il parlait, la lumière perçait l'obscurité aux alentours et des formes se créaient pour corroborer ses dires.

 

 Le baobab a fait son temps et est mort. Alors le Dieu a dû repartir. Et d'autres Dieux et Déesses se sont relayés avec le temps. Nous, les prêtres du culte, nous nous assurons que chaque Dieu s'incarne parfaitement. Mais lors de sa venue, cette Déesse s'est scindée en cinq objets que nous, membres de cette petite assemblée détenons.

 Nous devons réunir les objets pour que la Déesse s'installe et éloigne de notre ville ces choses que nous avons affronté. Il se tût. Et la place retrouva ses couleurs normales.


- Les réunir ? Tu veux nous déposséder, c'est ça ? Dit Okono, la colère dans la voie.

- Ces objets ne vous appartiennent pas. Vous devez les restituer, affirma Izou.

- Tu as parlé de cinq objets, avança Sanna qui déposa son masque sur la table. Moi, je n'en vois que trois.

 Sa sœur posa son éventail sur la table.

 Izou désigna les autres :

- Il a le bâton et elle a le manteau.

- Quel manteau ? Demanda Anika en regardant sa nièce.

- Je ne sais pas, lui répondit - elle. 

  Elles se tournèrent tous deux vers Izou.

Il avança sa lampe sur la table, la main toujours sur l'objet. Un petit faisceau de lumière quitta le quitta et toucha Rella. La lumière se répartit sur son corps et révéla effectivement un long manteau : une blouse translucide et transparente.

- Wow ! Dit l'assemblée.

- J'aurais aimé avoir ça, dit Sanna.

 Quand la lumière disparut le manteau fit de même.

Rella fit bouche bée, ce qui arracha un sourire moqueur à Anika.

- D'accord, on a tous quelque chose. Mais pourquoi devrait - on te les donner si ta Déesse elle même n'en veut pas ? Ce fut les paroles d'Okono.

- Il a raison. Si ta Déesse nous a donné ces chances, pourquoi devons-nous y renoncer ? Avança Sanna. 

- Vous aimez bien vos objets, hein ? Dit Izou.

- Moi, je veux bien le rendre. Ça m'a déja aidé.

 Elle se tourna vers sa tante avec un sourire satisfait.

- Je ne demande pas plus.

- Parle pour toi, jeune demoiselle, déclara Sanna. Depuis qu'elle a son éventail, ma soeur envoie mes marchandises partout dans le monde sans difficulté. Nous nous rendions n'importe où n'importe quand. Tu sais ce que ça veut dire ?

  Ama avança la main droite en frottant les trois premiers doigts et dit :

-  La monnaie. Nous nous sommes faits plus d'argent ces deux derniers mois que dans toute notre vie. Nous n'avons que vingt ans. Tu imagines ce qu'on pourrait gagner dans les cinquante prochaines années.

- Vous avez réduit ma Déesse à un outil financier !

- Hé ! Nous, on prend ce qu'on trouve. Pas d'hésitation. Dit Ama.

- C'est ça l'esprit, dit Okono après avoir ri aux éclats.

- Bien. Dans deux semaines, venez au quartier Attila sous le tamarinier. Venez rendre ce qui vous a été prêté. La Déesse a choisi ce tamarinier comme siège.

- Ah bon, notre tamarinier va finalement répondre aux voeux du quartier ? Dit Rella étonnée.

Les trois le regardèrent avec amusement.

Il ajouta :

- Si vous ratez le coche, vous devrez prendre la place de la gardienne et combattre toute votre vie des créatures plus dangereuses encore. Je ne viendrai pas à votre secours les prochaines fois.

 Anika lui demanda : 

- S'ils restituent ces objets, vont-ils perdre ce qu'ils ont acquis ?

- Je ne sais pas, madame.

Elle échangea un regard inquiet avec sa nièce.

- Sur ce je vous quitte. Excellente semaine à vous tous.

Et il les quitta.







Un miracle mal assum...