157: Congratulations are in order

Write by Gioia

***Elikem Akueson Asamoah***

« Do you know how spoiled you are my love?», «Do you know cherished and blessed you are?», je demande à ma fille en la berçant pour sa sieste de la soirée. Nous l’avons avec nous depuis un mois et je ne me lasse pas de lui compter ses bienfaits. Elle a à sa disposition le meilleur pédiatre néonatal en la personne de son papi Eli qui a choisi de rester avec nous jusqu’à ce que je me sente confiante à prendre soin d’elle sans craindre que sa santé soit compromise comme elle est un late term preemie. Sa mamie Belle lui sort le traitement royal chaque matin. Elle mange à l’heure, que je sois debout ou pas. Dieu merci, je n’ai aucun problème pour la quantité de lait même si l’allaitement lui-même est un peu difficile, je supporte sur ce plan. Donc comme je tire régulièrement, Belle et sa petite-fille n’ont pas mon temps. Parfois j’ai même honte, je ne peux pas mentir. Je me lève à 10 h et découvre que la petite a déjà mangé, siesté et changé d’habits trois fois. Je tiens à préciser que si cette enfant n’a rien fait, elle porte au moins cinq tenues en une journée incluant les serre-têtes assortis que sa mamie et sa tante Dara ont ramenées en pagaille ici sous prétexte qu’elles ne pouvaient pas compter sur moi pour respecter la féminité de la petite. Pourtant, plus jeune, cette même mamie aimait me chanter, « Dara est un humain et pas une poupée » quand je voulais qu’on l’habille selon mes goûts. Elle a subitement oublié ses règles avec Malike. En même temps, je suis mal placée pour la juger. Après des années à surveiller au sou près mon budget, le consumérisme a fini par prendre le dessus. Cédric et moi savions déjà qu’on aurait une fille, on a juste choisi de ne pas le dire à nos proches pour les embêter un peu. Dès qu’on l’a su, monsieur qui a des connaissances partout m’a introduit à une femme qui vend des tenues pour enfants. Parfois je me dis que Dieu m’a aidé à maîtriser ma jalousie assez tôt dans la vie parce qu’il savait avec qui j’allais finir mes jours sur terre. Mon moi de 17 ans aurait eu du mal à rester sereine dans cette relation avec la quantité de belles femmes qu’il connaît, côtoie, respecte sachant qu’il voyage aussi énormément. Océane m’a d’ailleurs dit que Dieu sait à qui il donne quoi, parce qu’à ma place, elle aurait déjà créé des problèmes ou trouvé un emploi qui lui permettrait aussi de suivre régulièrement Eben. Je ne pense pas détenir le secret d’une relation réussie, mais je continue à appliquer la règle qui m’a aidé à ne pas sombrer dans le doute ou la déprime dans ma relation à distance précédente. Je ne pète pas un câble sans preuve. Si j’ai un doute, je questionne et prends mon temps pour analyser, la tête aussi froide que possible. Avec Ray, on se faisait tester ensemble chaque année et contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’était bénéfique pour notre confiance dans le couple. On n’a pas cette règle avec Cédric, mais le gars a déjà installé sur mon téléphone et ma tablette une application qui me permet de suivre ses faits et gestes juste parce qu’il voulait faire de même avec moi. J’ai donc choisi de croire qu’un type aussi obsédé d’avoir ses yeux sur moi ne me ferait pas de coup bas. Sinon j’ai également vu son bilan de santé incluant les dépistages d’IST et il est clean jusqu’à présent. On verra ce que l’avenir nous réserve, si je me trompe et qu’il a des «à côtés» parmi les bombes qu’il me présente, je vais simplement pleurer puis avancer tranquillement. Personne n’est à l’abri d’une mauvaise nouvelle, mais la réaction demeure notre choix.

Bref, je disais donc qu’il m’a introduite à une femme qui a introduit le consumérisme dans ma vie. L’expérience le jour là m’a rappelé mes premières séances de consultation chez MAC Cosmetics. En magasin, elle avait du Old Navy, HM, Gap, Carters, Gerber, Burt’s Bees ainsi que d’autres marques inconnues pour moi. Sur commande et moyennant une commission, elle pouvait nous dénicher des pièces exclusives de designer. C’est elle qui a bouffé tout le salaire que j’ai accumulé depuis que je travaille chez Nyameba BME. Une fois par mois, la meuf m’appelle comme les conseillers MAC sous prétexte qu’elle a reçu des nouvelles pièces. Ou alors, c’est qu’elle s’apprête à placer commande pour des clients et veut savoir si je suis intéressée par ceci ou ça.

Avec sa langue de miel, elle m’a fait acheter les habits jusqu’à cinq ans pour une enfant qui n’avait même pas encore 30 semaines dans le ventre. Malike a aussi les bottes d’hiver, les petits sacs assortis à mes Louis Vuitton que j’ai d’ailleurs déposés dans son dressing dont je suis honteusement fière. Mais au moins, j’ai été plus raisonnable que Cédric qui n’a rien fait comparé à notre mamie Eliza. Bref, Malike est gâtée sur tous les plans, elle a même un grand frère attitré en la personne de Richie qu’on reverra à notre retour de Pram où on s’est réfugié pour profiter du congé de paternité de Cédric après avoir fini l’année chez Maman Eliza. Nous ne sommes venus qu’avec mes parents. Les autres sont rentrés chez eux, incluant mon papounet qui nous attend en France en décembre prochain, c’est la raison que j’ai sortie pour me justifier l’achat des bottes de Malike hein, qu’on ne me juge pas pardon, c’est mon premier enfant.

Je dépose Malike dans le berceau que lui a offert tonton Red et souris devant sa face qui ressemble à celle de Cédric quand il roupille comme maintenant.

— On mange quoi maman Malili ? me demande ma propre mère une fois que je suis en bas avec eux.

— Tu veux manquer quoi toi-même ?

— Tu fais même quoi ? Je demandais pour préparer Perla, va te reposer.

— Non toi va te reposer, je dis en la prenant par les épaules pour qu’elle s’asseye auprès de papa. Je t’ai déjà dit que tout me retirer pour le faire ne m’aide pas. Vous ne serez pas avec moi lorsqu’en rentrera à Accra, il faut que je m’habitue à une routine réaliste.

— Alors le congé de paternité tire à sa fin ? demande mon papa qui baisse le volume de la télé.

—Yep. Imagine, Cédric trouvait ça long quand j’étais enceinte, il voulait même réduire à deux semaines et là, c’est lui qui cherche des moyens pour l’étendre jusqu’à la première semaine de février, je rigole.

— Mais qu’est-ce qui l’empêche de le faire ? Son P.A et ses conseillers gèrent bien l’entreprise en son absence non ? demande maman.

— Oui, mais il a des obligations déjà alignées pour la fin de janvier et il passera tout le mois de février en Afrique du Sud, donc on regarde plus tôt l’option qu’il reprenne trois semaines vers juin ou juillet.

— Donc Malike m’abandonne pour aller en Afrique du Sud alors ? continue papa.

— Mais non, je dis amusée. On sera ici pour préparer la venue de Richie, donc venez justement nous rendre visite.

— La venue de Richie ? Tu parles du petit garçon qui a perdu sa sœur ? intervient maman.

— Oui. On a discuté avec lui et après ses enquêtes, Cédric a découvert qu’il ne vivait qu’avec sa sœur. Depuis son décès, il est seul et supervisé de temps en temps par le voisinage. Ce sont des braves gens, mais ça reste qu’ils ont leurs vies et la preuve, personne n’a remarqué que le petit séchait l’école, donc on va le prendre avec nous.

— Hum Elikem, tu as décidé ou vous avez décidé ? Je pense que tu reportes ce qu’on sait sur ce petit.

— Belle, intervient papa, mais je l’interromps.

— Je ne sais pas d’où tu t’imagines que j’impose les choses aux gens, mais jamais je n’ai forcé quelqu’un.

— Aïe, ne te fâche pas chérie.

— Je ne me fâche pas maman, je te dis simplement que tu exagères avec cette tendance à me voir comme ça. J’accepte que plus petite, je n’étais pas la fille gentille et coopérative que tu voulais, mais j’ai 35 ans quand même. Tu as entendu qui te dire que je lui ai imposé un choix de vie ?

— Pardon, c’est juste ma tendance à te voir comme mon bébé, je ne le ferai plus.

— D’accord et pour répondre à ta question, je n’ai rien décidé. Je suis effectivement extrasensible à la condition de Richie à cause de Ray parce qu’ils ont des histoires assez similaires, un peu comme toi et tata Ciara. Son père vit sa best life avec femme et enfants, ignorant totalement Richie. Sa sœur était son unique famille et elle l’a emmené ici au décès de leur mère. Maintenant qu’il se retrouve seul, la famille maternelle sort ses tentatives pour venir s’installer avec le petit. Certains ont déjà essayé de le manipuler pendant le procès maman. Ils essayaient déjà d’accéder aux choses de la sœur comme son compte en banque, ses effets sous prétexte qu’il faut les partager au plus vite, le titre de la maison, bref, comprend qu’il est entouré d’adultes véreux selon les dires de la voisine qui était aux côtés du petit durant l’organisation des obsèques. C’est elle qui a recommandé à Cédric la méfiance envers la famille maternelle du petit et Richie lui-même ne les aime pas. Il a dit que certains essayaient de revenir dans les bonnes grâces de sa sœur les deux dernières années après avoir découvert qu’elle vivait bien ici, donc on a choisi de le garder du moins jusqu’à ce qu’il finisse son primaire. S’il veut rester, il doit garder un comportement exemplaire, sinon Cédric l’inscrira dans un pensionnat et on se lavera les mains.

— Eh…drastiquement comme ça ?

— Cédric est implacable sur ce plan et je suis d’accord pour un début. Je suis persuadé qu’un bon environnement peut faire toute la différence dans la vie d’un enfant, mais ça reste qu’on ne le connaît pas cet enfant. On a fait nos enquêtes, mais cette cohabitation sera aussi une expérience pour nous et Cédric m’a raconté qu’ils ont eu à héberger des gens qui ont nui à leur famille, donc on garde les pieds sur terre.

— Je suis d’accord, approuve papa. L’enfant n’est pas toujours signe d’innocence, et même si c’est dur à accepter, il vaut mieux être ferme au début en espérant qu’il prenne rapidement conscience de sa réalité.

— Oui, vous avez raison, confirme maman. Donc si tout se passe bien, vous allez l’adopter ?

— Ça dépendra des désirs de Richie et Cédric. S’il veut qu’on l’adopte officiellement et Cédric est partant oui, sinon on restera juste ses mentors, une sorte de famille d’accueil officieuse je pense.

— L’adoption africaine la plus courante, confirme papa. Le nom importe peu de toute façon. L’essentiel c’est qu’il ait des gens de confiance qui l’aideront à se diriger dans la vie et surtout avec sa famille maternelle. Il ne faut pas qu’on bafoue la mémoire de sa sœur ou qu’ils s’approprient ce qu’elle a construit.

— Surtout ça, je dis fermement. À 25 ans, elle était quand même propriétaire de sa maison même si elle a toujours une hypothèque à solder et selon les enquêtes de Cédric, elle n’avait pas souscrit à une assurance pour la couvrir sur ce plan, donc je considère l’option de m’en charger d’ici qu’il soit financièrement capable de reprendre la charge.

— Oh ma chérie tu fais très bien, Dieu n’oublie jamais les gens qui s’occupent des nécessiteux, m’encourage maman.

— Bon je ne le fais pas pour que Dieu me récompense.

— Je sais, mais Dieu n’oublie quand même pas. N’est-ce pas chéri ?

— Oui, c’est une règle à laquelle je crois énormément. Ça ne veut pas forcément pas dire que tu deviendras riche comme Crésus ou que jamais tu n’auras besoin de travailler. Parfois ce sont tes enfants ou tes générations futures qui le recevront, il se peut même qu’ils ne s’en rendent pas compte, mais d’une certaine façon, ce bien n’est jamais gaspillé. Je suis d’avis que l’hôpital ainsi que nos affaires personnelles prospèrent malgré les turbulences financières parce qu’en plus du travail qu’on abat, la bénédiction de nos anciens nous accompagne.

— Ouais c’est vrai. Le simple fait que vous arriviez à diriger l’hôpital en famille depuis tant d’années sans discordes majeures est la preuve qu’une bénédiction règne sur vos têtes, je dis.

— Effectivement. Et regarde même la famille de Hana et les Adamou. Après tant de blessures chez les Adamou, les voilà grands-parents et motivés comme jamais. Regarde comment notre Romelio prospère malgré les embûches qu’il a eu le malheur de rencontrer en chemin. Il s’est démarqué cette année pas vrai mon chéri ?

— Oui, confirme papa avec un air satisfait. Je ne doutais pas de lui, mais je dois avouer que la progression de cette année m’a étonné. Il a même réussi à convaincre les quelques cousins qui doutaient encore de l’utilité d’ouvrir à nouveau la maison de naissances. Il est devenu un gestionnaire chevronné, on lui prépare quelque chose de bien pour ses dix ans de service, mais je ne vous en dis pas plus.

— Et le petit con n’a pas jugé utile de m’en parler hein, je dis sans pouvoir réprimer mon sourire joyeux.

— Il t’a parlé des travaux chez lui ?

— Eh Belle, tu ne t’es pas dit qu’il prévoyait lui faire la surprise ? demande papa avec un sourire.

— Bon, je ne t’ai rien dit hein ma puce.

— Finis d’abord, je jouerai le jeu au moment venu, je l’encourage trop intéressée par ses nouvelles pour être raisonnable.

— Arthur et lui ont retravaillé la devanture de sa maison là, elle ne ressemble plus à ce que la petite ingrate a laissé.

— Tu devais gâter notre commérage hein, je lui reproche à cause de la mention à Jennifer.

— À ta place, je n’essaierais même pas, elle me menace maintenant. Je n’ai pas oublié qu’on t’a maltraité de mon vivant et tu as choisi de fermer la bouche sur ça comme si tu étais orpheline. Sans Ciara, j’allais mourir dans l’ignorance et continuer à sourire à cette sorcière d’Ama dans la rue, pfff !

— OK pardon maman chérie, revenons sur nos histoires. On ne me maltraite plus, j’ironise.

— Bref, notre Chef Tchaa a élevé le niveau de sa maison. Nouveau portail, nouvelle peinture, des pots de fleurs au balcon de l’étage. Dommage, je n’ai pas pensé à prendre des photos.

— Vous êtes trop pressées. Peut-être qu’il lui reste des choses à faire dessus, on ne sait pas. De toute façon, il t’en parlera avec photos l’appui lorsqu’il sera prêt, nous rappelle papa.

— Oui, tu as raison, je dis excitée, la tête pleine d’images.

— Quant aux Adamou, on ne peut plus les arrêter. Laith et sa femme ont tellement aimé la vie à Marseille qu’ils s’y sont installés, tu le sais non ?

— Oui, Thierry m’a dit qu’ils ont même acheté une maison en septembre comme Vita a obtenu un CDI comme chargée de relations publiques chez un groupe agricole. Ils nous ont même invités parce qu’apparemment les filles me réclament, je dis amusée.

— Voilà. Les week-ends des Adamou sont remplis désormais, je dois prendre rendez-vous pour parler à mon amie. Quand elle ne passe pas la journée avec son Thierry, les filles viennent dormir chez eux ou elle doit être présente aux nombreuses activités parascolaires d’Asad qui dans la rigolade se prépare déjà pour l’université tout comme Bobby.

— Sérieux ? Merde le temps a filé comme ça ?

— Tu oublies que tu étais ado à sa naissance ? elle rigole. Lui et Bobby sont en seconde comme Hadassah. Ces vacances, ils iront visiter l’autre frère de Vieira au Canada parce qu’ils pensent à faire l’université là-bas.

— Eh bien, le temps n’appartient à personne, je dis songeuse. Bientôt, il faudra effectivement parler d’université avec Thema aussi.

— Et en semaine, Farida s’occupe de son stage, poursuit maman et me ramène sur terre.

— Stage ? Quel stage ? Elle a relancé sa marque de produits naturels ?

— Elle ferait un stage pour ça ? elle réplique avec humour. Elle a fini par abandonner cette marque, ce n’était qu’une activité pour se distraire. Son stage est lié à sa réelle profession.

— Ne me dis pas que…, je commence sur un ton espoir.

— Eh si, elle annonce triomphalement. Le jour suivant leur retour de croisière, elle s’est inscrite à un module de spécialisation en sexothérapie et une fois son stage complété, elle exercera à nouveau. Parker et elle ont déjà monté un plan pour qu’elle se mette à son compte. Elle veut surtout servir les personnes de communauté musulmane ou simplement des religieuses qui se sentiraient peut-être mal à l’aise avec un sexothérapeute régulier à cause de leur foi.

Viande dans mes mains, j’ai commencé à danser de joie bien que maman me grondait de faire attention avec l’eau que je faisais tomber sur le carreau qu’elle a nettoyé et pourtant elle rigolait aussi.

— Et pourquoi je l’apprends juste maintenant Belle ? Quand il faut me partager les nouvelles qui redonnent l’espoir à l’humain on ne te trouve pas hein. Mon téléphone, je dois appeler ma tata !

— Pardon chérie, finis le repas, ta tata ne va pas fuir, elle rigole.

— En plus elle doit être en route pour la Belgique là, intervient papa après avoir regardé sa montre. Tao me disait ce matin qu’ils comptaient partir en soirée parce qu’ils étaient pris en journée.

— Oh c’est vrai que Ida accouche bientôt. Tata Farida va gérer son stage comment alors ?

— Elle a déjà négocié l’option de le finir en ligne, comme elle ne fait que des consultations de toute façon, elle m’informe.

— Oh merveilleux, Seigneur, je n’imagine pas leur joie à l’heure actuelle, je dis rêveuse.

— Elle est si grande qu’on la sent dans les messages qu’elle m’envoie et je crois fermement que c’est Dieu qui les récompense en abondance pas parce que le kidnapping de Laith était une épreuve pour les tester hein, loin de là. Il les récompense parce qu’il sait combien ils ont enduré et jamais n’ont détourné le regard de lui. Dans leur douleur, ils ont quand même choisi d’aider un jeune démuni du nom d’Arthur qui progresse si bien aujourd’hui qu’il est désormais une source de bénédictions pour eux. Ils n’auraient pas pu se permettre cette croisière sans la présence d’une personne digne de confiance comme Arthur et depuis son retour, Tao a retrouvé une motivation digne de sa vingtaine sur le plan professionnel. Je n’y connais rien en architecture donc je ne pourrais pas t’expliquer, mais apparemment ils ont plusieurs opportunités d’agrandissement à leur portée au point que certains ont proposé de racheter le cabinet. Tonton Magnim a même décidé d’abandonner son idée de retraite anticipée. Bien que les deux soient proches de la soixantaine, ils se voient rester en service pour dix ans supplémentaires.

— En même temps, c’est ennuyant de se retrouver sans activité quand on se sent en pleine forme. On ne peut certes plus continuer comme à vingt ans, mais rien n’empêche de travailler la moitié de l’année et vaquer à ses autres occupations durant les autres six mois.

— Oui toi on sait que même à 85 ans, tu ne lèveras pas totalement le pied, j’ai fini par accepter mon sort, se plaint maman qui nous fait rire.

— Et bientôt, Malililoulou Ma Anto même aura un camarade de jeu, je continue toujours rêveuse.

— La prochaine fois que tu ramèneras l’autre nom là, ma chaussure trouvera le chemin de ta bouche.

— Tchaii Belle, comment tu me menaces dans la maison de mon mari, je me marre.

— Bref, je vous annonce aussi que j’ai trouvé l’activité qui mettra fin à ma retraite. Je vais enfin me mettre à l’écriture ?

— Sérieux honey ? s’étonne papa.

— Oui, elle confirme avec un immense sourire. Voir Farida et Ciara poursuivre leurs passions sans se soucier de l’âge m’a motivé. Héloïse aussi a repris son métier d’enseignant après avoir décroché son master en enseignement pendant qu’elle travaillait pour Farida. Aujourd’hui elle s’occupe plutôt des formations adultes, mais c’est par pure envie. Je la connais mon envie, je l’avais mis de côté avec les difficultés de la vie, mais aujourd’hui, je me sens prête. Je vais les écrire ses livres de jeunesse et peut-être, mes petits-enfants pourront un jour montrer mes écrits à leurs camarades de classe, elle annonce sur un ton rêveur qui me remplit le cœur de joie.

— Signé l’auteure B.M.L.A toujours ? demande papa.

— Oui, elle est de retour.

— Belle Mally Laré Aw ? je demande.

— Elle-même, elle confirme avec un sourire.

— De Solim jusqu’à Malike, ils les liront tous, obligé, j’annonce la tête toujours dans les étoiles et la fais rire.

— Ne pousse pas mes petits-enfants à détester la lecture par ma faute hein.

— Ils vont aimer je te dis. Ce n’est pas donné à n’importe qui d’avoir une mamie écrivaine.

— Qui est écrivaine ? on entend la voix rauque de Yafeu demander.

— Oh, je m’exprime en le voyant descendre avec Malike dans les bras. Il est quelle heure et elle est déjà debout ? C’est toi qui l’as réveillé ?

— C’est quoi cette accusation ? Elle a ouvert les yeux dès qu’elle a senti mon aura.

— C’est ça, je dis en le regardant avec suspicion tandis qu’il s’assoit sur une chaise de bar à côté de maman qui fait le vélo avec les pieds de Malike pour l’amuser.

— Qui est écrivain ? il relance la question ignorant ma réplique, preuve qu’il dérange encore l’enfant. Avoir un père comme Cédric n’est pas facile.

— C’est moi oh, je vais m’essayer cette année pour un livre de jeunesse et tenter de ne pas vous faire honte, rigole maman.

— On pourra le traduire en anglais ? Mon père a écrit des recueils aussi et voudra sûrement le lire.

— Oh euh…oui, Eli ? Tu en penses quoi ?

— Je vais m’occuper de la traduction, on va faire quelque chose de propre, j’attendais qu’elle reprenne son rêve depuis des années, il dit sur un ton qui me touche. Son soutien à maman est l’une des qualités que j’admire tant chez lui.

Pendant qu’ils papotent, je vais mettre l’agneau sur le grill dehors et reviens m’occuper de la friture. Pommes de terre, plantains, pommes de terre, c’est ce qu’on aura en accompagnement avec le dibi d’agneau, le plat que Cédric pourrait manger tous les jours si je l’écoutais. Il raffole du fait que je rajoute du suya à la moutarde que j’ajoute aux oignons et à la viande après son tour au grill avant de la faire cuire à la papillote au four. Une heure plus tard, le repas est prêt. Ils en raffolent, et je me sens fière. J’embête Malike en l’encourageant à grandir rapidement pour en profiter, mais Dieu sait que je ne suis pas prête à ce qu’elle ait deux mois dans quelques jours.

Le ventre est plein, mamie Belle et sa Malili ont frappé côté tenue, on est en mode repos au salon et Yafeu me glisse une proposition surprenante.

— Qu’on se marie avant le départ des parents ? je chuchote.

— Comme ils sont présents et le photographe viendra à la maison pour les photos de famille, pourquoi ne pas faire venir un officiant ? Il nous reste six jours d’ici que le photographe vienne ici. Ça me laisse le temps pour la publication des bans.

— Mais…, c’est permis de se marier si rapidement ?

— On peut déroger à certaines règles comme on a fait notre Thanksgiving à notre église. Tout le monde sait qu’on est un couple. Tu as changé d’avis sur ce qu’on s’est dit ?

— Du tout, je suis seulement surprise, mais si tu dis qu’on peut le faire légalement en si peu de temps, je te suis.

—Do you kow how much I enjoy hearing those words from your mouth?

— Aime aussi entendre quand je te fais des reproches, je dis amusée.

— J’aime particulièrement t’entendre quand tu es en colère, tu es aussi passionnée qu’au lit.

— Héééé, je fais les yeux écarquillés à cause de mes parents qui sont proches et il me sort son sourire de prédateur.

— Plus que deux semaines, il me rappelle le fameux décompte.

— Tu es bien le seul homme qui trépigne d’entrer dans un minou que tu as vu élargi. Tu es trop bizarre.

— Je ne vois même pas de quoi tu parles, j’ai effacé à jamais cette image de mon esprit. Je me rappelle uniquement de ta chatte mouillée et gourmande à l’idée de me recevoir.

— Yafeu mes parents, je murmure émoustillée.

— Deux semaines, il chuchote et m’embrasse.

— Malike profite, profiteuh bien, tes parents pensent à te faire un frère, Belle choisit ce moment pour remixer Rock-a-bye baby et m’embarrasse davantage en rigolant comme je me cache dans le torse de Yafeu qui trouve ça autant drôle que papa. Je suis dépassée par ses gens.

Sept jours plus tard, maman et moi pleurons comme des madeleines pendant les au revoir. Hier je suis officiellement devenue Elikem Akueson Asamoah avec eux ainsi que Saahene qui a conduit le pasteur ainsi que Richie à la demande de son frère. On avait pris des photos de famille pendant le séjour chez maman Eliza, mais nous en voulions aussi ici parce que Pram, c’est notre refuge. Après plus d’un mois à profiter de mes parents, c’est le moment de m’en séparer. On dit qu’une femme gagne en respect pour sa mère après l’accouchement, mais j’ai gagné en reconnaissance surtout pour les deux. Ils nous ont soutenus, guidé et même choyé pendant leur séjour ici, donc m’en séparer maintenant est dur, bien que je sache qu’ils reviendront. On n’est pas si loin, mais bref, qu’on comprenne que ça va me manquer d’entendre leurs voix dans la maison. Après des câlins et conseils supplémentaires, ils s’en vont reconduits par Yafeu, tandis que Saahene nous ramène à Accra comme prévu. Il m’amuse tellement par les anecdotes de son voyage en Afrique centrale que j’en arrive à oublier la nostalgie causée par le départ des parents. Arrivés à Accra, il nous abandonne assez tôt au grand dam de Richie qui l’admire, si je me fie à la façon dont il buvait ses histoires et le questionnait durant le trajet. Il a de la visite qui arrive d’un autre pays, des bons amis, je suppose, ou peut-être même une fille vu l’entrain avec lequel il me racontait ce qu’il a prévu pour eux. Comme Cédric a interdit les visites imprévues chez lui, je me retiens de lui proposer d’emmener ses amis à la maison.

— Il reviendra, j’explique à Richie qui continue à regarder la fenêtre bien que Saahene soit parti depuis un moment.

— Hum, il fait et revient vers moi pour tirer la langue à Malike qui l’observe avec curiosité.

— Tu veux voir ta chambre ?

— Ma ? Genre une chambre pour moi ? J’en ai une ? il me demande étonné.

— Tu comptais dormir où ? je l’interroge avec humour.

— Dormir ? Mais tu ne m’as pas dit que j’allais dormir ici aussi.

— Si, on t’a dit que tu passerais un moment avec nous.

— Beh je pensais que c’était dans la ville où vous étiez, pas ici aussi.

— Tu vois un inconvénient avec le fait de passer du temps ici ?

— Pas du tout, je suis juste surpris. Vous êtes certains que ça ne vous dérange pas hein. Je ne vais pas me fâcher même si vous ne m’invitez pas tout le temps chez vous. Vous faites déjà plus que tout mon entourage réuni. Je peux m’en sortir pour le reste, je suis un homme en devenir.

— Ouais, l’homme en devenir peut me suivre ? je lui demande amusée et monte.

La chambre n’est qu’une normale pour l’instant, mais après la discussion qu’on aura avec lui au retour de Cédric, on pourra l’adapter pour un ado. J’avoue, je trépigne à l’idée.

— Alors qu’est-ce que tu en penses ? Tu seras à confortable ?

— Non mais tu rigoles ? il s’écrie et effraie ma fille qui sursaute. Oh pardon pauvre bébé, tu n’es pas née dans le brouhaha comme nous, je vais me respecter.

— Beta, je rigole.

Il se plait à s’extasier et exagérer sur sa chambre qui est bien normale comme je dis, elle est un peu grande, mais ce n’est pas comme s’il n’avait pas sa propre chambre chez sa sœur, on est allé chez eux et elle s’occupait très bien de son frère. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs, mais ça m’amuse de le voir excité, donc je lui sors un prétexte du style, « cette chambre sera aussi occupée par mon neveu lorsqu’il viendra ici pour ses vacances, donc je me demande dans quel style je pourrais la décorer. » Il vomit les idées comme elles lui viennent. On descend, je lui donne du papier et un stylo pour qu’il me représente ses idées dont il se vante carrément. Pendant ce temps, je pose Malili sur son tapis d’éveil pour le tummy time de la journée. C’est peut-être ma routine pour les six mois à venir comme ça, je les observe d’un air satisfait. Je décroche de ce moment un instant pour avoir des nouvelles de notre Romelio.

— Il paraît que tu mérites des félicitations, je lui envoie.

— Réserve-les, elles seront nécessaires dans quelques mois, il répond piquant affreusement ma sécurité.

— Il y a quel plan en préparation ?

— J’emmène ma petite dehors, tu découvriras le plan au moment propice, ne sois pas pressée, nourris mon bébé en attendant. Comme son bébé est dans la combine, elle choisit ce moment pour m’exprimer qu’elle en a marre du tummy time.

***Mini Tessa Attiba***

Avril passé je m’envolais pour aller rejoindre Lio en Égypte. Avril de cette année, un an plus tard, on vient de s’envoler avec et Hadassah encore une fois pour l’Égypte. Père comme fille dorment tandis que je les observe amusée et émue qu’on se fréquente depuis un peu plus d’un an. Il s’est passé tant de choses depuis l’accident d’Elikem. Déjà il y a eu la naissance de notre future miss Univers, titre que j’avais donné à Hadassah jusqu’à ce que sa mère m’exprime son mécontentement par rapport à ça. Je l’ai rencontré virtuellement et disons qu’on pratique la cordialité. Elle ne me cherche pas de noises, loin de là, mais elle n’est pas commode quand il s’agit de sa fille, ce que je peux comprendre même si je n’ai pas d’enfants. Durant un appel avec sa fille, j’ai sorti le surnom en passant par là et elle a automatiquement exigé que je ne colle plus ce titre à sa fille parce qu’elle ne participera pas à un concours de beauté, ce n’est pas un compliment pour elle. Hadassah, gênée a essayé de la reprendre, mais j’ai calmé le jeu pour éviter les histoires. J’ai fait de même quand Lio m’a interrogé dessus après que Hadassah lui en ait parlé.

En dehors de ce petit couac, la vie a naturellement suivi son cours pour nous. Après la rencontre au marché, maman Hana et son fils ont eu une discussion me concernant, puis elle m’a rencontré de femme à femme sans en parler à son fils. C’est elle-même qui me l’a dit. L’échange ne fut pas houleux, elle m’a simplement dit que son fils représente son trésor. Elle sait qu’il m’a choisi et même si mon lien avec son passé ne la réjouit pas, elle veut bien me laisser le bénéfice du doute, ce qui était amplement suffisant pour moi. Lio a fini par baisser le niveau d’état d’alerte en début d’année. Je suis officiellement retournée chez moi, mais je passe toujours plus de temps chez lui.

Après un vol tranquille, nous atterrissons au Caire. On a repris le même hôtel. La différence c’est qu’on commence notre séjour par une visite aux pyramides de Gizeh avant de se rendre sur les autres sites qu’on a faits à deux ici. Le séjour d’une semaine fut encore une fois trop court à nos yeux. On a certes tout fait incluant la petite croisière sur le Nil ainsi qu’une visite à Zamalek, le fameux quartier huppé du Caire. La soirée précédant notre jour notre départ, nous avons décidé de profiter enfin des attractions de notre hôtel. J’étais prête avant les Bemba, mais j’ai préféré attendre et ceux que pour qui j’ai gracieusement patienté trouvent sympa de me charrier. Après ma crise de claustrophobie pendant qu’on l’exploration des pyramides, je n’ai plus envie de me retrouver seule dans des lieux fermés. Bref, ils se moquent donc, je les ignore jusqu’à l’arrivée dans le lobby qui m’avait séduit la première fois. On avait préalablement demandé la permission pour que Hadassah joue au piano, donc on s’assoit à une table non loin d’elle avec nos verres.

— Pourquoi tu ne portes pas de chapeau toi, on aurait pu le déposer sur le piano pour ceux qui voudront lui donner quelque chose.

— Toi alors, il rigole.

— Chut, je commence à filmer.

Elle joue des airs connus, certains s’arrêtent pour la regarder avec satisfaction, d’autres couples profitent simplement de la soirée comme nous.

— Je vais pouvoir regarder ton visage ce soir ou tu resteras dans ton rôle de vidéaste ?

— Aïe, c’est quoi ce reproche ? je demande curieuse et dépose mon téléphone.

— C’est pour attirer ton attention. Tu te rappelles de la rencontre officielle avec mes parents ?

— Oui, je confirme ne voyant pas où il veut en venir.

— Ce même soir, la petite diva m’a fait découvrir une chanson quand nous étions dans la piscine. Je n’aurais pas écrit un meilleur texte pour nous si j’étais parolier. Ça n’a pas toujours évident entre nous, mais j’ai la conviction qu’on était fait pour se rencontrer ainsi, évoluer de cette façon et nous retrouver dans cette position. Étant entouré d’amour, je n’ai jamais touché le niveau où je remettais en question l’existence de ce sentiment, mais te fréquenter m’a fait croire que j’ai également droit à une part du gâteau que certains de mes proches consomment avec appétit depuis un moment. Tu m’as inspiré des rêves bébé, une vie de rêve que j’ai hâte de construire avec toi. Elle ne sera pas facile, je le sais déjà, mais elle n’en reste pas moins une vie de rêves pour moi, parce qu’on sera ensemble, contre vents et marrés. On profitera des grandes comme petites choses de ce monde, on fera notre bout de chemin avec Hadassah. C’est ce que je veux et uniquement avec toi Thérèse Attiba.

C’est moi qui me lève de ma chaise et me jette à son cou bien qu’il soit toujours assis. On ne fait que rigoler, tandis que je répète oui à la question qu’il ne m’a pas posée. Après m’avoir convaincu, mais lisez par là taquiné qu’il ne s’envolera pas si je lâche son cou, je me suis détaché et il a sorti de sa poche un écrin. Il l’ouvre et me glisse la toute première bague qu’un homme m’offre depuis ma naissance. Elle est tellement belle, je ressens le poids et l’importance émotionnelle de ce moment. Je me jette à nouveau à son cou et cette fois il me fait m’asseoir sur lui.

— Et nos enfants, j’ajoute en caressant son menton.

— Nos enfants ?

— Notre vie de rêve ne sera pas facile, je le sais déjà. Je sais aussi qu’avec toi je profiterai des grandes comme petites choses. On fera notre bout de chemin avec Hadassah et nos enfants aussi. Si tu crois déjà que tu as le droit à ton bonheur, lâche prise et crois totalement mon amour. Tu ne perds rien, personne ne te juge ici. On va se donner et essayer toutes nos options d’un cœur confiant. Si c’est vrai que ce n’est pas écrit pour nous, alors on fera avec, mais nous ne sommes pas encore là. Maintenant, c’est l’heure de croire avec tout son cœur d’enfant.

— Je t’aime tu sais, je t’aime, il me dit et m’embrasse avec lenteur.

Une toux timide nous retient dans notre baiser. C’est Hadassah qui a fini de jouer et elle se jette sur nous. Elle nous offre nos premières félicitations qui me vont droit au cœur. Le reste de la soirée, on monte au bar du haut pour profiter de la vue du Caire en pleine nuit. Comme on a repris une chambre avec deux lits et j’ai dormi avec Hadassah pendant le séjour, on a choisi de maintenir la sagesse cette nuit aussi. Le vol du retour a commencé avec l’organisation du mariage et c’est Hadassah qui mène la discussion.

— Il faut qu’on choisisse une date qui cadre avec mes vacances en France, elle nous explique.

— C’est vrai hein, j’avais complètement oublié tes vacances ma grande. Tu en penses quoi chéri ? je demande à Lio.

— Juillet, durant ta première semaine de vacances. Dot jeudi, civil vendredi et religieux samedi. Des objections ?

— Mais est-ce qu’on aura le temps d’ici juillet ? Nous sommes déjà en avril.

— Tu veux inviter combien de personnes ? Parce que je suis prêt à payer ta dot maintenant si on me le demande.

Je ne peux m’empêcher de fondre devant une résolution si ferme, mais focus, ce n’est pas le moment de faire mon énamourée.

— Ce n’est pas une question d’invités pour être honnête, mais plutôt ma tenue. Je veux quelque chose de bien et à mes goûts. Idem pour l’organisation, en fait j’aimerais si possible un mariage de jardin.

— Oh ça serait trop mignon dans le nouveau jardin de la maison ? propose Hadassah.

— Oui, le jardin de la maison est mignon, je confirme.

— Tu as une idée des boutiques où tu veux acheter ta tenue ? Ou tu veux du sur mesure ?

— Euh non, pas du sur mesure pour commencer. Comme je vais rencontrer l’oncle Red Coleman pour une entrevue au début de mai, je vais faire du shopping à Accra. Je connais quelques boutiques, maman est présente et j’ai encore quelques connaissances dans la ville.

— Super, on reparle du budget après. En dehors de la déco, tu as un autre détail qui te freine pour juillet ? Parce que si on maintient la maison comme lieu de cérémonie et réception, on a amplement le temps pour l’organisation.

— Non, c’est vraiment juste ça.

— Super, on a une date, elle dit et le note sur son téléphone.

Une date ! On a une date, mon cerveau ultra excité court l’inscrire en statut sur Instagram juste pour rire mais je n’en précise pas le sens. J’ai simplement ajouté le smiley « je suis sur un nuage » de bonheur (alias le smiley qui sourit avec les cœurs autour.) Je n’ai pas posté ma bague. Mon statut précédent montrait les prouesses de Hadassah au piano hier et encore une fois, je remarque que Bruce l’a visionné. Depuis un moment, il regarde régulièrement mes statuts et pourtant, il ne me parle pas. Je n’ai aucune nouvelle de lui ou la petite. Parfois, je veux lui écrire juste pour avoir des nouvelles, mais j’hésite, ne sachant pas quelle posture adopter. Hadassah me ramène à l’organisation avec ses questions sur le genre de déco qui me plaît, donc j’abandonne mon téléphone. 

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